Qu’il fait bon vivre dans l’Amérique des époux Bascom. Maman est à sa place, dans sa belle cuisine, aidée dans ses tâches par des messages publicitaires qui lui disent quand et avec quoi remplir son frigo. Il y a les deux magnifiques enfants de la maisonnée, totalement accros aux jingles délivrés par leur boîte de céréales préférées. Et puis il y a Papa, qui travaille avec tant de fierté pour la société de Ventriloquie Universelle des États-Unis, fleuron de l’Amérique pourvoyeuse de bonheur et chien de garde du devoir constitutionnel à consommer – Papa qui déborde d’imagination pour faire acheter ses concitoyens. Et personne ne peut échapper à cette fièvre acheteuse institutionnalisée. Personne, sauf Grand-mère, qui sort de prison, une vraie terroriste qui a refusé de se laisser bouffer par la publicité et qui débarque chez les Bascom. Mais est-elle vraiment décidée cette fois à subir le matraquage que son gendre souhaite lui imposer à elle comme à tout le pays ?
Sous des dehors légers, la charge est sans appel. Voilà à quoi pourrait bien ressembler une société livrée toute entière aux appétits et à la imagination sans limite des marques et de leur service marketing. Ciblage comportemental, marketing viral, publicité contextuelle, si le tableau fleure bon les années 1950, la force de sa vision reste intacte !