Tandis que Tchernobyl et Fukushima nous ont rappelé avec force à quel point le nucléaire est un danger pour toute vie sur Terre, la réflexion philosophique sur le nucléaire – militaire et « civil » – reste totalement en deçà des enjeux réels.
Ce livre offre une étude historique rigoureusement documentée des origines du nucléaire, le fameux « projet Manhattan » qui débouchera, en août 1945, sur les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Il nous montre aussi que l’apparition du nucléaire est le symptôme d’une rupture fondamentale dans l’histoire du capitalisme, dont il est issu, rupture à partir de laquelle débute une guerre généralisée au vivant.
À l’heure où « la question nucléaire » revient sur le devant de la scène politique et écologique, il est plus que temps d’historiciser une question qui, loin de se résumer à des enjeux technologiques, organise depuis soixante-dix ans le rapport au vivant de la société capitaliste.
On croyait tout savoir. On ne savait rien. Voilà le constat qui s’impose à la lecture des premiers chapitres de l’ouvrage de Jean-Marc Royer.
Reporterre
De 1942 à 1946, dans le plus grand secret, le projet Manhattan a permis la fabrication de la première bombe atomique. Hiroshima, Nagasaki… Pratique du secret et intense propagande en masqueront la réalité et le biocide qui en a résulté. À travers une analyse historique détaillée, l’auteur souligne la responsabilité des scientifiques dans ces crimes perpétrés par un complexe scientifico-militaro-industriel.
Le Monde diplomatique
Utilisant les outils de la psychanalyse, il fouille à rebours cette révolution industrielle vendue comme un grand bond en avant [et rend] au nucléaire son vrai visage, celui de « figure de proue d’une civilisation fondamentalement morbide, mortifère et autodestructrice qui s’est violemment imposée en Occident depuis deux siècles ». Nous n’avons pas d’autre choix que d’en sortir.
CQFD
Jean-Marc Royer allie psychanalyse, critique anti-industrielle et descriptions minutieuses des désastres nucléaires japonais (de 1945 à Fukushima) pour établir le diagnostic d’une civilisation autodestructrice.
La décroissance