En 1801, une jeune Bretonne de trente ans s’adresse aux femmes de son temps « réduites à n’être que d’élégantes poupées dans leur jeunesse et de grands enfants toute leur vie ». Avec intelligence, verve et non sans humour, elle les prend à témoin des interdits, servitudes et violences qu’il leur faut encore affronter, passé le grand souffle de la Révolution.
Isolé et exemplaire, son geste est avant tout politique. Dénonçant l’exclusion des femmes de la société civile, Fanny Raoul revendique leur droit à participer pleinement à la vie politique, à être cheffe de famille et réclame l’accès à l’éducation et à tous les métiers, le mariage sous le régime de la séparation de biens.
Ce pamphlet féministe avant-gardiste mérite de prendre sa place dans le matrimoine littéraire et d’accompagner par son audace les luttes féministes d’aujourd’hui.
Introduit par Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe et postfacé par Gaëlle Pairel, spécialiste du matrimoine littéraire en Bretagne, ce texte est prolongé par un dossier constitué par Geneviève Fraisse sur un cas de plagiat auquel fut confrontée Fanny Raoul.