Christine Vanden Daelen
Après avoir été serveuse, factrice, ouvrière dans une usine de confection de médicaments, Christine Vanden Daelen commence des études en Sciences politiques en Belgique où elle née. Suite à sa confrontation à d’autres réalités que celles vécues en Europe, elle bifurque vers un cursus en coopération au développement. Au Sénégal, elle constate que les ONG reproduisent les inégalités qu’elles prétendent combattre : impossible dès lors de les intégrer. Sa volonté de s’atteler depuis là où elle vit aux entraves à l’émancipation lui fait rencontrer le CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes). Échanger et se former auprès des femmes des Suds lors de blocages, contre-sommets, forums sociaux mondiaux lui fait prendre conscience que ce qui relevait encore chez elle d’un discours conceptuel était pour ces militantes un obstacle quotidien ancré dans leurs vécus, ressenti dans leurs corps. Ce « déclic féministe » et l’arrivée de l’austérité en Belgique l’amènent à travailler, en collaboration avec des associations féministes, la question de l’endettement avec des femmes des milieux populaires. Mère d’un petit garçon, elle a été accompagnée par les féminismes dans une volonté de toujours questionner, repenser les rapports aux autres, au monde, au marchand… mais aussi à soi. Cette déconstruction perpétuelle est à ses yeux essentielle pour faire exploser les structures de domination et ouvrir un futur révolutionnaire.