Au cours des dernières années, la Nouvelle-Zélande et l’Inde ont accordé la personnalité juridique à trois fleuves, tandis que la nouvelle Constitution de l’Équateur a fait de la nature un sujet de droit. Révolutionnaires, ces mesures doivent beaucoup à un homme, Christopher Stone. En 1972, pour contrer un projet de la Walt Disney Company qui menaçait une forêt de séquoias, ce juriste proposa d’accorder des droits aux arbres.
Avec ce texte, il contribua de façon décisive à la prise de conscience de la valeur intrinsèque de la nature. L’originalité de sa position tient à son caractère juridique : en conférant à la nature le droit de se défendre en justice par l’intermédiaire de représentants, il ouvre la voie au primat de sa préservation sur le pur calcul économique.
Catherine Larrère, philosophe et Marine Calmet, juriste et militante, montrent combien ce texte pionnier renouvelle notre relation à la nature et au vivant. Vers une nature qui se défend !
Le texte de Christopher Stone est traduit de l’anglais par Tristan Lefort-Martine.
Je vous recommande vivement la lecture de [cet] essai écrit alors que Christopher Stone réfléchissait à la meilleure façon de s’opposer à un projet de la compagnie Walt Disney, qui menaçait une forêt de séquoias. Livre écrit en 1972 mais d’une grande actualité.
Hervé Gardette, France Culture
En publiant dès 1972 un article sur l’octroi d’un statut aux communs naturels, notamment aux arbres, Christopher Stone a semé quelques graines vers la naissance du mouvement mondial pour les droits de la nature. La publication aux éditions le passager clandestin de son ouvrage de référence internationale […] préfacé par la philosophe de l’environnement Catherine Larrère, constitue un apport de taille à la formation de ce mouvement en France.
Terrestres
Dès 1972, le professeur américain Christopher Stone affirmait que l’environnement naturel devait devenir un sujet de droit […]. La démonstration juridique de Stone sera accueillie par quelques moqueries et haussements de sourcils. Le livre deviendra pourtant un classique des réflexions sur le droit de la nature. Il n’avait pourtant jamais été publié en intégralité en France. Les éditions le passager clandestin viennent d’y remédier. En préface de l’édition française, la philosophe Catherine Larrère offre une lecture critique du texte de Stone, qui permet de rendre toute sa tension à un ouvrage capital du droit et de l’écologie.
Libération
L’idée de reconnaître les arbres comme sujets de droit est apparue incongrue lorsqu’elle fut émise pour la première fois par Christopher Stone en 1972. Elle l’est beaucoup moins aujourd’hui comme l’explique Catherine Larrère dans sa préface à la traduction en français de ce célèbre article de Christopher Stone, Les arbres ont-ils le pouvoir de plaider ?
Catherine Larrère, invitée de l’émission Matières à penser, France Culture
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Notre droit n’est pas apte à faire face à la destruction du vivant, affirme la juriste Marine Calmet, qui revient, dans un entretien au Monde, sur les entités naturelles – fleuve ou parc – reconnues en tant que personnalité juridique.
Interview de Marine Calmet par Claire Legros, Le Monde
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