Pierre Savorgnan de Brazza
Pierre Savorgnan de Brazza est issu d’une famille de la noblesse italienne. Il est né le 26 janvier 1852 à Rome. Il suivra l’amiral Louis de Montaignac, son précepteur français à Paris avant d’entrer à l’Ecole navale de Brest. Naturalisé français, il explore l’Afrique en commençant par suivre le fleuve Ogooué qu’il tente de remonter jusqu’à sa source entre 1875 et 1878. Sa seconde expédition, en 1880 consiste à remonter le fleuve Congo. Il signe un traité avec Illoy 1er, qui est fondateur de la présence française dans la région. Illoy Ier autorise un établissement français à Nkuna sur la rive droite du fleuve Congo ; l’endroit deviendra Brazzaville. En 1885, il est nommé commissaire général du Congo. En 1897, Brazza s’oppose à la décision du ministre des Colonies, André Lebon, de soumettre les territoires qu’il a gagnés à la France au régime de la concession, déjà en vigueur au Congo belge, et qui livrerait les populations à la cupidité des sociétés capitalistes privées chargées de « mettre en valeur » ce territoire de 650 000 km² composé du Gabon, du Congo et de l’Oubangui-Chari. En avril 1898, il est écarté de la marine nationale et placé à la retraite d’office. En 1905, à la suite du scandale de l’affaire Toqué-Gaud, Pierre Savorgnan de Brazza est envoyé à nouveau au Congo pour inspecter les conditions de vie dans les colonies. Il collecte des informations explosives qui constitueront le fameux Rapport Brazza, classé confidentiel dès sa publication puis supposé perdu, et que les éditions le passager clandestin publient pour la première fois en mars 2014 dans la collection Les Transparents avec une préface de Catherine Coquery-Vidrovitch. Au retour de sa mission, atteint de fortes fièvres, Pierre Savorgnan de Brazza est contraint de débarquer à Dakar où il meurt le 14 septembre 1905.