États-Unis, XXIIe siècle. 200 ans après « la grande panique », l’Amérique n’est plus que l’ombre d’elle-même. La nation qui avait mené l’homme sur la lune est aujourd’hui un pays « sous-développé » livré à l’industrie touristique. Les immenses mégalopoles, qui symbolisaient autrefois la grandeur et la puissance du pays, ne sont plus que ruines livrées à une pollution mortelle. Mike Ryan, guide et pilote autochtone, s’apprête à mener son groupe de touristes – des représentants de l’élite africaine – dans ce qu’il reste de New York.
Publiée aux États-Unis en 1970 dans le recueil Science Against Man (La science contre l’homme), cette nouvelle s’enracine profondément dans l’Amérique de l’époque – celle de la conquête lunaire, du mouvement des droits civiques, de la guerre du Vietnam… – et offre un renversement de situation dont seule la science-fiction semble capable. Pourtant, 40 ans plus tard, alors que le monde occidental vit une crise économique sans précédent, que les États-Unis voient leur hégémonie fortement contestée, notamment par la Chine, et que le pays est devenu de très loin le premier producteur de CO2 par habitant de la planète, la réalité semble en passe de rejoindre le scénario de Norman Spinrad.
Avec une préface inédite de l’auteur !
Une virulente critique de la société américaine. Amour et haine, dans une nouvelle qui n’a pas pris une ride.
Actu SF
Chaque livraison de la collection Dyschroniques est un vrai bonheur, en ce qu’elle remet à jour des récits oubliés ou introuvables, qui tous nous prouvent que la SF des années 50 à 80, où elle pioche avec prédilection, reste un formidable terreau de la pensée. À preuve, Continent perdu de Norman Spinrad, 1970, qui met en scène une expédition africaine redécouvrant les États-Unis devenus un champ de ruines, littéralement un pays du tiers-monde, dans un singulier détournement.
L’écran fantastique
Un texte malin, riche et ambitieux. Une fois de plus, Spinrad nous séduit par son espièglerie et son sens de la provocation « »payante » ». Avec ses livres-objets agréables à lire, et son choix de textes très divers, la collection Dyschroniques est une jolie entreprise à soutenir.
Bifrost
Spinrad a toujours été le témoin critique de son temps, se servant de la science-fiction pour exacerber les problèmes présents ou à venir de la societe occidentale, qu’ils viennent des hommes eux-mêmes – sectarisme, soif du pouvoir, guerre des sexes – ou qu’ils soient issus de leur technologie – réchauffement climatique, dévoiement des médias, dérives de la virtualité. Continent perdu est une nouvelle preuve de ce besoin qu’a l’auteur de se frotter au réel pour mieux nous alerter sur ces « avenirs en dérive » qui nous guettent. Antagonisme racial, militantisme civique ou identitaire, pollution galopante due au « tout bagnole », limites de la conquête spatiale et par extension du progrès technologique, déclin des empires au profit d’autres puissances, tel est le programme de cette longue nouvelle publiée en 1970 dans le recueil Science Against Man (« La Science contre l’homme »). Dans le style percutant qui est le sien, le plus français des écrivains de SF américains attaque de front des problèmes réels qui quarante ans plus tard sont toujours autant d’actualité. C’est ça, la bonne science-fiction.
SF Mag
Magnifique leçon de relativisme historique, ce roman confirme que Spinrad est un auteur majeur du XXe siècle, dont le génie transcende le genre dans lequel il s’illustre.
Le salon littéraire
Dans Continent perdu, en imaginant une géopolitique post-apo où les États-Unis sont désormais à la remorque d’autres civilisations, l’auteur signe un texte visionnaire – il date de 1970 – et percutant. C’est un coup de cœur.
Mondes de poche
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