Entre juillet 1942 et mai 1944, mille six cent-quatre-vint-dix personnes d’origine juive dont deux cent vingt-trois enfants, ont été arrêtées et transférées de Bordeaux vers le camp de Drancy, puis vers celui d’Auschwitz, où la plupart ont été exterminées dès leur arrivée.
Le 8 octobre 1997, Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde à l’époque des faits, comparaît devant la cour d’assises de Bordeaux, inculpé de complicité de crimes contre l’humanité pour sa participation active à l’organisation de plusieurs de ces convois. Ce procès, qui durera six mois et deviendra une « affaire », est aussi celui d’un fonctionnaire zélé, convaincu d’avoir agi au nom de l’État en des circonstances exceptionnelles.
Avocat, journaliste et membre de la Ligue des droits de l’homme, Jean-Jacques Gandini a assisté à l’intégralité des audiences. Il en livre ici le récit. Face à une Histoire qui semble bégayer, il propose une édifiante synthèse des enjeux soulevés par cet événement judiciaire hors norme.
Préface de Johann Chapoutot · Postface d’Arié Alimi