Prix Nobel de littérature au talent universellement acclamé, Albert Camus (1913-1960) fut également un esprit clairvoyant s’alarmant d’une civilisation parvenue « à son dernier degré de sauvagerie » avec l’usage de la bombe atomique.
Pour l’auteur de L’homme révolté, l’histoire a coupé les racines qui reliaient les êtres humains à la nature, subordonnant leurs actions à la poursuite absurde de desseins abstraits et démesurés. Au contraire, à travers ce qu’il nomme la « pensée de midi », il propose le sens des limites, le don et la modestie comme valeurs cardinales.
Si, comme nous le rappellent Alexis Lager et Rémi Larue, Albert Camus « ne se voulait pas prophète », relire son œuvre en temps de crise climatique peut nous livrer quelques clefs pour parvenir à « choisir […] entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ».