« Gandhien d’Occident », « apôtre de la non-violence », on se souvient des engagements de protestation de Lanza del Vasto contre la torture en Algérie, contre le nucléaire, en faveur des objecteurs de conscience, ou aux côtés des paysans du Larzac contre le projet d’extension du camp militaire. Mais on a trop souvent oublié le versant « positif » de sa vie : son œuvre politique et économique, et surtout sa mise à l’épreuve des principes de base de la sobriété volontaire incarnée, selon des modalités bien spécifiques, au sein des communautés de l’Arche.
Revenant sur la pensée économique et politique et sur son parcours, Frédéric Rognon montre que la décroissance de Del Vasto est spirituelle, radicale dans son rejet de la propriété, attachée au travail manuel et au lien avec la terre, et méfiante à l’égard du politique. Si tous les objecteurs de croissance ne se reconnaissent pas dans ce paradigme, il reste une source d’inspiration stimulante pour la réflexion et l’action.